La gambusie est délicieuse. En plus, elle contribue à lutter contre le paludisme. Elle se multiplie facilement mais devient pourtant de plus en plus rare. Pourquoi ?
Un petit poisson commun
La gambusie (Gambusia affinis) est un tout petit poisson d’à peine trois centimètres qui pullulait dans les moindres points d’eau jusqu’à un passé récent. Ce poisson ne nécessite aucun soin particulier pour se développer, se nourrir, ou se reproduire. On le trouve encore facilement dans la plupart des rivières, ainsi que dans les étangs, les rizières et les eaux stagnantes diverses. Les paysans se posent souvent la question de savoir d’où vient ce petit poisson prolifique. Beaucoup d’entre eux l’attribuent aux excréments d’oiseaux comme les aigrettes et autres martins-pêcheurs.
Deux types coexistent à Madagascar, une espèce autochtone plus petite et une espèce introduite. Les Malgaches l’appellent indistinctement « pirina ». Ce poisson est fort apprécié, frit ou en sauce. Il est aussi souvent mis à sécher tel quel pour être conservé et transporté partout. En effet, il est plus rare en saison hivernale à cause de la sécheresse des points d’eau, mais aussi d’une moindre faculté d’adaptation au froid.
Un poisson qui disparait lentement
Mais l’avantage important de ce poisson est son régime omnivore. Il peut se nourrir en particulier de larves de moustiques et constitue à ce titre un moyen de lutte biologique contre le paludisme et sa variante, la dengue. Il peut s’adapter à des eaux assez polluées.
Son cycle de reproduction court lui permet de vivre et de se reproduire dans les rizières, avant l’assèchement de celles-ci. Actuellement, la gambusie devient de plus en plus rare, surtout autour des grandes agglomérations. Les raisons en sont : principalement la pollution trop importante de l’eau et la pêche inconsidérée, aggravée par la prolifération d’un poisson vorace, le Channa maculata (« fibata »). En plus, il y a la réduction des plans d’eau et des oiseaux au profit des terrassements et constructions. Enfin, le rejet de pesticides dans l’eau contribue à éliminer ces poissons.
Comme pour les autres poissons, il y a probablement lieu de réensemencer les plans d’eau pour les repeupler.